Interactions et comportements sociaux
Comme vous le savez sans doute déjà, le cheval est un animal social qui vit au sein de troupeau et interagit en permanence avec les autres membres du groupe . Il utilise pour cela des moyens de communications variés qui monopolisent tous ses sens. Il manifeste différents comportements* : agonistiques (fuite, soumission ou se battre), affiliatifs, des interactions positives, négatives.
Ces informations sont non seulement utiles aux chercheurs mais aussi à nous, propriétaire lambda pour savoir si son cheval est intégré au groupe !
*comportement : ensemble des réactions observables d’un individu -> éthogramme
Quels sont les différents types de comportements sociaux ?
Ils sont très nombreux au sein d’un groupe. Les comportements de type reproduction, la conduite d’un étalon qui vise à rassembler le troupeau en vue d’un déplacement ou fuite nous sont peu familiers en condition domestique ! De même à moins d’être éleveur on assiste rarement aux soins aux jeune de la mère vis à vis du poulain. Par contre on peut facilement observer tout ce qui est relatif au leadership : le fait d’initier les mouvements et d’être suivi par le reste du groupe (N.B un poulain ne sera jamais leader). On va voir également ce qui a attrait au jeux. On peut observer les relations d’affinité qui contribuent à la cohésion du groupe (allogrooming) . Les comportements agonistiques (ceux qui sont en rapport avec la confrontation, rivalité), afin d’instaurer ce qu’on appelle la hiérarchie de dominance. Où chaque cheval sait se situer par rapport à un autre, de façon bilatérale. Sans avoir forcément une vision globale de la hiérarchie au sein du groupe.
Interactions positives ou négatives pour mon cheval ?
Ces comportements sociaux donnent lieu à des interactions sociales. On entend par là, la capacité que le cheval a de modifier par son comportement celui de l’autre « son interlocuteur ». Ce qu’on fait généralement c’est qu’on attribue une valeur + ou – à une interaction. Ainsi au sein d’un groupe on attribue une valeur positive s’il y a plus de comportements affiliatifs qu’agonistiques. Cependant il n’est pas toujours aisé de reconnaître, par exemple dans le cas du comportement du jeu, si on est dans ce registre ou dans celui d’une agression – souvent quand ce sont des étalons ou des males, c’est plus souvent une agression ! Il y a pleins d’indices qui peuvent nous aider à trancher . La phase de jeu est précédée souvent de petits coup de tête, hochements . La position des oreilles en avant ou sur le côté. L’absence de menaces, même mime le fait de mordre. Surtout l’alternance entre les rôles : offensif et défensif. Contrairement à l’agression où il y a un agresseur et un qui se soumet !
Ce qu’il faut en retenir
On a plusieurs types de comportements sociaux, jeu, affiliatifs, agonistiques… Les interactions sociales , ce sont des actions qui sont réciproques. La somme de ces interactions au cours du temps forment ce qu’on appelle des relations. Donc il faut garder en tête que le fait de mettre des chevaux ensemble ne suffit pas forcément à créer une cohésion sociale Un troupeau qui va bien est un troupeau calme. Les jeux étant souvent le propre des jeunes individus. Il faut vraiment qu’il y ait attachement et des relations d’affinité qui se mettent en place pour assurer la cohésion.
Tips : Pour identifier le copain de ton cheval, c’est celui qui est toujours à proximité immédiate. Ils forment des paires visibles d’un point de vue spatiale, parfois à moins « d’un cheval ». Autre indice très parlant, le toilettage mutuel « allogrooming » en mode tête bêche. Gage de relations solides, positives entre 2 chevaux.
Mes sources : Déborah Bardou Ethologue de formation, chargée de projet bien-être animal FFE.
